Par Marie Ange Barbancourt
Rédactrice en chef des Medias Diamont History Group
On achève bien les Rockers !
Lucien Francoeur une légende du Québec porté au cinéma par sa fille...
On achève bien les rockers est un documentaire à la manière d’un road-movie, une quête existentielle qui mène un père et une fille sur les routes de la Californie ( Etats-Unis) Tête à tête qui met en avant un homme au-delà de sa multidisciplinarité: Rocker avec plusieurs albums, Poète, il a publié des dizaines de livres, enseignant, animateur à la radio. Visage de la contre-culture au Québec .
Lucien Francoeur a toujours trainé avec lui l’image d’un mauvais garçon, toute sa vie il s’est attelé à peaufiner ce style sans s’en détourner jusqu’à aujourd’hui. Le public l’aime quoi qu’il en soit. Dans un film touchant et bien calibré par sa fille Virginie Francoeur, le personnage nous est présenté sans concession avec une caméra fluide, témoin de cette complicité.
Lucien Francoeur un des poètes marquant de sa génération, il aime les mots et les fait virevolter à sa manière en nous les servant sur un bassin de Rock. Dès sa tendre jeunesse, il a été vite influencé par la musique de Jim Morrison et est tout au long de son parcours resté fidèle à lui-même, n’en faisant qu’à sa tête. On apprend comment très vite il sent le besoin de s’évader. À 14 ans, il prend la fuite vers New york où il vivra quelques mois non sans difficulté à cet âge -là, il se raconte, on sent que cette rencontre hors de son habitat naturel était essentielle pour que le Rocker laisse tomber sa garde. Virginie Francoeur a amené le propos avec une infinie tendresse. L’amour pour le père est quasi palpable vice versa.
L’artiste a eu des problèmes cardiaques, des surdoses de drogue, une vie dans la démesure. Agé de 75 ans sa fille a senti cet état d’urgence de lui faire sortir ses non-dits, en retournant avec lui dans cette Californie qu’il aime tant. En Mustang décapotable, tous les deux ont sillonné cette contrée dans une quête à la recherche de ses racines, des lieux habités par les parents du père, des retrouvailles familiales, un retour au bord de l’océan immense affalé aux pieds d’une falaise où il voudrait le moment venu qu’on répande une partie de ses cendres. Tant de confidences! une quête de vérité absolue.
Le documentaire est soutenue par des images d’archives qui témoignent d’une époque avec des témoignages sans complaisance de sa femme Claudine Bertrand (poète) et plusieurs autres qui crédibilisent la narration.
Constat d’une fille qui livre son père dans son intimité sa vie familiale, amoureuse professionelle. Un homme dans sa force et sa faiblesse. Tel une scrutatrice elle a fouillé au fond de l’âme du père. Ce père plein de contradictions, ce père aimant et aimé qui des fois dans sa révolte faisait fi de tout.
On se prend d’affection pour ce que j’apellerai nos personnages comme dans une fiction. d’ailleurs à cet égard la trame est bien tissée, bien montée.
On peut ne pas être d’accord avec l’Artiste mais on le respecte, il n’a jamais cherché à se cacher, à édulcorer ce qu’il est et sa fille Virginie nous le présente comme tel.
Dans ce monde devenu trop Politiquement correct, c’est franchement intéressant d’ainsi se faire livrer une narration sans l’artifice du compromis.
On ne peut rester insensible à ce film qui nous montre un Lucien Francoeur dans toute sa vérité. Un geste de mémoire!
Je retiens cette citation dans le dossier de presse:
« Mon père, c’est mon meilleur ami, mon mentor. Je ne veux pas le perdre, mais en même temps, je sais qu’il n’est pas immortel. C’est pour ça que le film s’impose comme une urgence de raconter. C’est vraiment un last call » Virginie Francœur.
Je termine par les paroles du Rocker sur la scène après la présentation du film
« Claudine et moi même la plus belle chose qu’on a fait, elle est là c’est Virginie, On est présent, quand on est présent on est là quand on est là, Ceux qui nous aiment .. nous aiment, ceux qui nous haissent, nous haissent, le monde est fait comme il est fait .. il y a mes amis, toute sorte de monde que j’ai respecté, ça a été des images de moi. Robbie a cru en ça, il a fait un film. Je suis contente d’avoir ma fille. Au delà de faire un film, ça peut donner des leçons à bien du monde »
On achève bien les rockers un film à voir !
Réalisé par Virginie Francoeur et Robbie Hart produit par Fata Morgana Productions et propulsé par Filmoption International sortie en salles au Québec (Canada) ce Vendredi.
Intéressant à suivre. Merci du regard!