top of page

Le dernier souffle

Photo du rédacteur: Marie Ange BarbancourtMarie Ange Barbancourt

Le dernier souffle

Un réquisitoire en faveur de la dignité 

Le vingtième film de Costa Gavras Lumineux

 

Par Marie Ange Barbancourt

 Rédactrice en Chef et Directrice du développement Diamont History Group

 

« J’ai alors écrit le scénario avec mon credo. Un credo double, intime et cinématographique » (Costa Gavras)


Dans le dernier souffle Costa Gavras questionne la mort dans une forme de réquisitoire  en faveur de la dignité dans la mort.  Il y a quelque chose de symbolique, il a 92 ans et nous arrive avec cette réflexion qui doit faire écho à ses propres interrogations.  Gavras   sort le film la veille de son anniversaire comme s’il voulait marquer le temps. Un film sur une vérité absolue à l’heure des questionnements.  Un testament !


Crédit photos @ BAC Films
Crédit photos @ BAC Films

Dans le dossier de presse on retrouve les réflexions du cinéaste

 

« Le besoin d’une ébauche est né de la lecture du livre de Claude Grange et Régis Debray.

J’ai essayé de réaliser mes utopies et de me débarrasser de mes fantasmes et de mes terreurs en réalisant un film. »


Une adaptation d’un roman du même titre

 

Le scénario est une adaptation du roman de de Régis Debray et du Dr. Claude Grange  ( aux Editions Gallimard 2023), un dialogue amical entre  le docteur Augustin Masset (Kad Merad) et l’écrivain Fabrice Toussaint (Denis Podalydès), confronté pour l’un à la fin de vie de ses patients et pour l’autre à sa propre fatalité.


Dans ce dialogue entre un médecin et un romancier il y a nombreux questionnements sur la fin de vie. Les personnages autour alimentent la trame narrative. Le film est tissé sur cette relation entre les deux personnages principaux.  L’histoire des familles et des autres patients essentielles pour l’avancement du propos ne s’attarde pas sur des rechignements. Avec intelligence, le cinéaste déjoue ces pièges pour nous livrer avec justesse le cœur de l’histoire qui passe par cet échange profondément humain.   Un propos grave arrimé avec lumière dans une réflexion où les protagonistes se livrent avec générosité, force  et humour sur cette fin proche soit par la vieillesse du temps ou le mauvais coup du destin qui frappe trop tôt.


Affiche - Crédit photos @ BAC Films
Affiche - Crédit photos @ BAC Films

Deux acteurs qui se complètent


Denis Podalydès dans le rôle de l’écrivain amène cette réflexion. Il partage son sentiment sur ce face à face avec Kad Merad.


« J’étais extrêmement heureux de tourner avec Kad, nous avons eu de vrais et grands moments de joie. Dans le rôle de ce médecin, il y apporte à la fois un naturel joyeux, sympathique, et une simplicité, une lucidité très subtile, c’est la gravité légère, quelque chose de difficile à faire passer à l’écran. Pour Costa, c’était une très belle idée d’avoir demandé à Kad de jouer ce rôle. »


Kad Merad et Denis Podalydès  un choix judicieux du réalisateur, car grâce à eux on rentre dans le film sans avoir ce malaise qui donne envie de partir.   La légèreté avec laquelle ils nous emmènent dans leur vérité au sein de cette unité de soins palliatifs nous déstabilise et nous donne la distance nécessaire pour vivre ce moment avec les protagonistes. 


« C’est l’histoire d’un médecin qui entraîne un écrivain dans son univers et j’avais vraiment l’impression que Denis était cet écrivain totalement à l’affût de moindres informations, totalement hagard même parfois, de voir des malades, de voir comment le médecin parlait aux malades. Tout ça, c’est assez fort. On a presque l’impression de faire un documentaire finalement. »


Un film qui soulève tous les débats à l’heure où on parle du droit à une fin décente. Ce film soulève des points intéressants et avec Costa Gavras on n’est jamais loin de la politique. Il y a aussi tout un questionnement à propos de ses propres interrogations il dit:

 

« La mort ne me travaille  pas mais elle reste pour moi un scandale inexplicable et certain. Je regarde l’horizon de la fin de vie, qui commence à m’être de plus en plus proche, avec ses précipices et son abîme» (Dossier de presse)

 

Kad Merad et Denis Podalydès - Crédit photos @ BAC Films
Kad Merad et Denis Podalydès - Crédit photos @ BAC Films

Costa Gavras un cinéaste qui marque le temps

 

Costa Gavras un cinéaste dont la filmographie est parsemée de films coup de poing qu’on garde en mémoire tel que Z en 1969 tiré du Roman du même nom de Vassilis Vassilikos (son premier succès mondial, Prix du jury à Cannes et Oscar du meilleur film étranger), puis L’Aveu (tiré du roman de Artur London, un politicien Tchécoslovaque), deux films qui ont marqué le temps par la force, le courage dont fait preuve le réalisateur en abordant des sujets d’actualité politique, l’un avec sa toile de fond qu'est la Grèce et l’autre la Tchécoslovaquie.  Sa carrière est prodigieuse, il a acquis une solide réputation au niveau mondial. Une vingtaine de films, plusieurs récompenses au palmarès. Un cinéaste respecté. Costa Gavras recevra un César d’honneur aujourd’hui à cette cinquantième édition. Il préside aussi la cinémathèque française entre 1982 et 1987 et y est retourné au même poste depuis 2007. 

On reviendra sur Costa Gavras  en lui rendant hommage avec deux articles de fond qui seront publié dans notre Magazine Kariata. 

 

 « Il faut se préparer pour la fin de vie comme après une grande fête qu’est la vie, belle, aventureuse, douloureuse, décevante, ou enthousiaste, bref unique. »

 

Outre Denis Podalydès et Kad Merad on retrouve au casting : Angela Molina, Charlotte Rampling, Hiam Abbass, Karin Viard et plusieurs autres.   Les dialogues sont dans un langage qui crédibilise la réflexion du cinéaste sur la condition d’une fin de vie. Des fois on a l’impression qu’on touche au documentaire par le rendu naturel et toute la question du droit de partir en toute dignité. Quel est le sentiment de Costa Gavras sur la mort ?


« La mort ne me « travaille  pas mais elle reste pour moi un scandale inexplicable et certain. Je regarde l’horizon de la fin de vie, qui commence à m’être de plus en plus proche, avec ses précipices et son abîme. »


Un film poétique, vivant , qui passe le message qu’il faut continuer à croire en la vie,   malgré la gravité du moment.  On en sort en se disant c’est ça la vie.


NB : Les extraits d’entrevues sont tous tirés du dossier de Presse de BAC Films. Merci




 

 

Un film poétique, vivant , qui passe le message qu’il faut continuer à croire en la vie ,   malgré la gravité du moment.  On en sort en se disant c’est ça la vie.

NB : Les extraits d’entrevues sont tous tirés du dossier de Presse de BAC Films. Merci

 

 

Comments


bottom of page