Journal d’un père à sa fille
comme un conte poétique
Par Marie Ange Barbancourt
Rédactrice en Chef et Directrice du développement Diamont History Group
Un film très personnel qui nous donne l’impression d’être un témoin, faisant un constat de la vie de l’autre. On rentre dans cette intimité en se demandant si on y a vraiment le droit et, petit à petit, on s’y installe. Sans s’en rendre compte, on se laisse aller dans l’univers du cinéaste qui nous offre, ça et là, des moments de silence comme pour se faire sa propre idée pour avoir un meilleur ressenti du propos abordé.
« C’est dans cet état d’esprit que Journal d’un père s’est imposé sous forme de journal filmique, une lettre adressée à ma fille et à mes deux pères pour conjurer leurs absences » (Extrait du dossier de presse)
Le cinéaste Paul-Claude Demers nous revient avec ce docu-fiction comme un conte poétique après le film « Une Femme ma mère » aussi un film documentaire à la facture poétique qui raconte l’histoire d’une femme qui ne voulant pas avoir d’enfant abandonne son fils à l’adoption. Cette femme c’est la mère du cinéaste. Un film dans lequel il nous livrait sans ambages un pan de sa personne dans une exploration de sa propre vérité de manière touchante.
Ecrit durant la pandémie alors qu’il venait de visiter sa fille à Berlin où il va souvent pour la voir. Journal d’un père à sa fille, cette écriture s’est imposée dans un grand questionnement face au rôle d’un père dans cette entreprise de séparation imposée par la vie. Le déchirement que cela engendre et forcément le retour à son vécu en tant que fils et la relation avec son propre père adoptif ou naturel avec lequel le cinéaste n’a jamais vécu mais qu’il a pu retracer quelque part. Dans ce docu-fiction questionnement existentiel, l’auteur raconte et livre ses entrailles dans un récit hors du temps qui s’écoule avec la solitude qui étreint quand on est loin des siens et que le temps étire ce fil trop raide pour nous faire sentir l’absence.
« À la croisée du documentaire et de la fiction, Journal d’un père transcende mon histoire personnelle pour devenir une méditation sur la filiation, où chaque spectateur peut tisser sa propre histoire familiale en tant que parent ou enfant. » (Extrait du dossier de presse)
À propos du cinéaste
Claude Demers est un cinéaste québécois qui nous a habitué à un genre de documentaire très particulier dans son approche léchée et poétique. Demers commence par des courts métrage de fiction, au début des années 2000 viendra son premier long métrage L’invention de l’amour, l’histoire d’un écrivain dans la trentaine en quête d’une vie amoureuse dont il est le producteur, réalisateur et scénariste. Il se tournera après vers le documentaire avec Barbiers une histoire d’hommes (Nomination meilleure réalisation aux Gemeaux prix meilleur montage) Les dames en bleu (Prix Gémeaux du meilleur scénario documentaire et prix Génie du meilleur long métrage) à St Henri île 26 août, D’où je viens, Puis Une femme, ma mère. Ses films ont été présenté dans plusieurs festivals dont : Rotterdam, RIDM, São Paulo, Palm Springs, Hot Docs, La Rochelle, Vancouver, Hot Docs, Interfilm-Berlin.
Avec Journal d’un père à sa fille Le cinéaste étale une poésie de l’âme avec sincérité.
Les saisons s’effilent, le présent se conjugue au passé avec les souvenirs et les extraits de films d'Ingmar Bergman, de Wim Wenders savamment utilisés qui nous indiquent les influences et les références du cinéaste en guise de mémoire et de clin d’œil dans cette réflexion très personnelle et propre à son cinéma. Probablement qu’avec une telle approche dans la continuité poétique, on pourra dans quelques années parler de l’univers Demers.
Journal d’un père à sa fille, un moment intime tel un privilège qu’on s’offre comme un tête à tête avec le Cinéaste.
« Journal d’un père est dans la continuité de mon essai documentaire Une femme, ma mère, salué par la critique et le public au Canada et à l’étranger. Il complète La trilogie amorcée avec D’où je viens (2014) et Une femme, ma mère (2019). » Claude Demers
Sortie en salles le 14 juin au Québec
La distribution du film est propulsé par Maison4tiers au Québec, Canada
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