Chronique de Cannes 8
Vent de fraicheur sur la croisette pour un Show chaud !
Par Serge Leterrier
« Cannes est tout ce que le cinéma est : glamour et rigueur, bêtise et sérieux, sexuel et cérébral, excessif et raffiné, art et business, le ridicule et le sublime. Un élitisme fortement discriminatoire, et en même temps une capacité à changer, à embrasser les nouvelles tendances du cinéma. Compétitif et très ouvert. » - "Psychologie de Cannes", Todd McCarthy
L’actrice australienne Cate Blanchett, présente pour la projection du film The Apprentice, dans le raffinement et la finesse que nous lui connaissons a créé un véritable buzz sur les réseaux sociaux. Faisant une entrée remarquée sur le tapis rouge avec une robe signée Jean Paul Gaultier par Haider Ackermann aux couleurs symboliques et bien marquées, un devant noir, un dos rose pâle et une doublure verte. Avec une élégance discrète, elle a su mettre en valeur ces couleurs devant les objectifs des photographes, dévoilant ainsi les teintes du drapeau palestinien au cœur du festival. Elle n’a fait aucun commentaire sur sa tenue, mais l’actrice ne s’est pas privée de demander, devant la parlement de Bruxelles, un :
« cessez-le-feu humanitaire immédiat et à une libération immédiate de tous les civils retenus en otages. »
Sans transition revenons à notre chronique du jour et découvrons Un p’tit truc en plus d’Artus qui vient de dépasser les 3 millions d’entrée en 20 jours, un succès comme je les aimes, dans la simplicité du geste et la portée du cœur, le film d’Artus n’est pas dans la sélection cannoise certes, mais pour le public il a déjà reçu la palme d'or de la bienveillance.
Mais avant cette formidable expérience humaine revenons à la compétition avec le long métrage de Sean Baker, Anora, un portrait acide de l’argyrocratie russe s'inscrivant dans une histoire picaresque.
Anora
De Sean Baker
« Je voulais mettre en avant une travailleuse du sexe digne et forte, car je trouve que ces personnes sont trop souvent stigmatisées. » Sean Baker – Anora
(source : https://www.20minutes.fr/)
L’histoire
Anora est une jeune strip-teaseuse de Brooklyn, qui va se transformer en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe. Sans réfléchir, elle épouse avec enthousiasme son prince charmant ; mais lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé : les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage…
Anora, le dernier long métrage de Sean Baker, est une exploration tourbillonnante et nuancée de l’amour et de l’identité à travers le prisme de la vie d’une travailleuse du sexe à Brooklyn. Le film, qui vient de faire ses débuts en compétition est une comédie dramatique qui défie les conventions et pousse les limites du genre. Un véritable vent de fraîcheur sur la croisette pour un accueil très chaleureux, contrairement à ce qu’aurait pu craindre Sean Baker sachant que ses films sont toujours sujets à la controverse. Forte de ses 7,5 minutes de standing ovation, le contrat est rempli, le public a salué l’humour, le peps d’Ani et la truculence de l’histoire. Une expérience provocatrice et hilarante dans un anti-conte de fées doté d’une intrigue à rebondissements.
Au-delà de l’excellence du film Anora, c’est la prestation de Mikey Madison qui a captivé les critiques et le public à Cannes. Cette comédienne de 25 ans, célèbre pour ses rôles dans Better Things, Once Upon A Time… in Hollywood de Tarantino et Scream, a séduit les spectateurs par ses différentes interprétations empreintes de spontanéité. Mikey semble être une candidate sérieuse pour le prix de la meilleure actrice lors de cette 77ème édition du Festival de Cannes.
Anora, qui signifie « grenade » en Ouzbèque était prédestinée à déclencher une explosion unique sur la Croisette. Une réalisation composée de drame, de romance, de charme et d’humour saupoudrée de bonnes intentions. C’est le sourire aux lèvres, que Sean Baker confiera à Lolita Mang de Vogue :
« Ce que je voulais, c'était transposer l’histoire de Cendrillon dans les États-Unis d’aujourd’hui » (source : https://www.vogue.fr/)
Un p’tit truc en plus
D’Arthus
« Ça va être génial. On va monter l’escalier, là, dans peu de temps », Arnaud Toupense, l’un des comédiens atteint d’un handicap – (source : https://www.bfmtv.com/)
Un p’tit truc en plus est une comédie française, réalisée par l’humoriste Artus. Une belle distribution avec ces acteurs et actrice tendres, remplis de charme et de fraicheur accompagnés par Arthus, Clovis Cornillac, Marc Riso et Alice Belaïdi.
L’histoire
Paulo et son père, surnommé « La Fraise », vivent de petits larcins. Après un braquage, ils sont contraints de se cacher dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap. Ils se font passer respectivement pour un pensionnaire et son éducateur spécialisé.
Le film est un réservoir d’humour, de romance et d’amitié. Il explore les aventures et les mésaventures de ce groupe d’amis pendant leurs vacances d’été. Paulo, qui se fait passer pour Sylvain, doit maintenir son mensonge, surtout lorsqu’il rencontre Alice, qui travaille avec des personnes handicapées.
Un p’tit truc en plus est une comédie chaleureuse et cocasse qui aborde le sujet du handicap avec tendresse et sans faux-semblant. Le film connait actuellement un grand succès. Il est décrit comme le phénomène surprise du printemps.
Un p’tit truc en plus est une comédie touchante qui célèbre la différence et l’acceptation de soi. C’est un film qui, tout en faisant rire, invite à la réflexion sur le handicap mental.
Le long métrage a été très bien perçu par le public, tant pour son histoire touchante que pour son approche respectueuse et humoristique du handicap. il a réussi à toucher le cœur des spectateurs tout en les faisant rire, ce qui est déjà une véritable prouesse.
Sur le tapis rouge l’équipe à été ovationnée par la foule, improvisant une séance de selfies et de dédicaces avant de monter les marches.
« dans cette époque un peu anxiogène, c’est un film qui fait du bien » Arthus au micro de France Inter
La mise en lumière du handicap mental, comme le précise Mosaïque Médias (France 2) permet de sensibiliser le public et de l'accompagner vers une société plus inclusive. Une occasion cinématographique qui est donc nécessaire et indissociable de la manière dont on conçoit le type de société de "bien-être" que l’on souhaite et de la façon dont on envisage le « vivre ensemble » ; Tendre vers une société inclusive constitue le fondement même du développement social durable.
Comprendre, accepter et aimer... Bravo à l’équipe du film et à Arthus de nous accompagner sur ce chemin afin que nous puissions, nous aussi monter les marche de la tendresse et de l’espérance, en caressant de nos pas le tapis rouge, qui par bonheur influence, par sa couleur, notre cœur de vie… C'est peut être ça le p'tit truc en plus !
Arthus vraiment un p'tit truc en plus. Merci !
Merci Artus et à tous les comédiens en handicap. Ce film fait du bien
😁cool !